En ce moment chez La Taille de mon âme :
Nous recevons 11 céramistes
Promotion 2023-24 de la Maison de la Céramique de Dieulefit (26)
Certifié.es en novembre dernier après 14 mois de formation.
EXPOSITION ÉVÉNEMENT
Samedi + dimanche 14h - 19h + visite privée sur rdv en semaine.
Lors de votre visite vous découvrirez les céramiques de :
Élina Boisson
Laura Guermeur
Laure Guilloux
Marine Kloc
Maylis Loisy
Madé Mathieu
Alphonse Papillons
Laura Pardini
Perrine Pierre-Louis
Laure Raffy
Em Yoshida
DA et Conception graphique Mathieu Hubert
En partenariat avec la maison de la céramique de Dieulefit
La Taille de mon âme invite les céramistes de la promotion 2023-2024
Démarches artistiques
Élina Boisson
Le point de départ de mon travail est une combinaison unique de jeux de mots, de formes, de gestes, et de matières donnant naissance à des objets qui ne sont pas seulement fonctionnels. Ils racontent des histoires, invitent au jeu, et permettent de voir le quotidien avec un regard neuf, plein de curiosité et de poésie. Ces objets familiers réinventés, viennent s’implanter dans notre quotidien. Grâce aux titres de mes objets, j’offre une clé de lecture, une invitation pour le·a regardeur·euse à voir l’objet sous un nouvel angle, à ouvrir la porte de l’imagination. Le mot, est mon point de départ, à partir d’un répertoire qui m’inspire, je crée des formes. Cette liste s’élargit au fil de mes rencontres. Par exemple, on y trouve : vent, pierres précieuses, fête, manger, robinet, enlacement, jaune... Ces mots me guident, me donnent une direction. Ce jeu constant de transformation entre le langage et la matière crée des assemblages qui vient stimuler ma pratique, un dialogue entre le réel et l’imaginaire.
Laura Guermeur
Ma recherche en céramique se manifeste par un cycle : le paysage nourrit mon inspiration, tandis que mon travail façonne et transforme cette inspiration en une matérialité tangible. Une approche sensible, où chaque geste, à la fois doux et spontanés, traduit une temporalité qui se cristallise dans les formes et les textures de mes créations. Une effervescence prenant vie à travers des vibrations visuelles, des ondes ou des vagues qui viennent définir les formes de mes pièces par leur agencement et leur texture. Une complexité visuelle riche en jeux de matières.
Ainsi, mes pièces deviennent des résonances visuelles et tactiles où chaque texture invite le regardeur à une expérience haptique, à un désir de toucher. Une illusion perceptive induisant l’imagination du spectateur à fantasmer sur l’action de toucher. Des microcosmes induisant une expérience paysagère.
Laure Guilloux
Gardant des formes simples, à la fonction essentielle de contenant, mes familles de pièces sont créées pour singulariser des moments ordinaires. J’aime l’idée que l’objet cristallise un instant lors de son utilisation. — 07h43, le thé fumant passe de la théière à la grande tasse — Les collections d’objets se veulent pérennes, elles sont conçues en pensant aux mains qui les utiliseront. Ainsi, ma vaisselle est profondément liée à son usage. Les poteries sont réalisées avec précision et attention, leur unicité leur confère une certaine aura et un caractère presque sculptural lorsqu’elles ne sont pas activées. — 08h20, la tasse repose sur l’égouttoir, son émail encore luisant accroche la lumière. — Les pièces se déploient en un éventail de formes et de matières qui accompagnent les variations du quotidien. — 13h12, cérémonie du café avant de retourner travailler — L’expérience de l’objet diffère au gré des utilisations et je souhaite que les pièces résonnent dans cette pluralité. — 21h47, le rituel de la tisane, le choix de la tasse avant d’aller dormir.
Marine Kloc
Les récits de l’argile millénaire qui fait nos habitats, ceux de la céramique qui orne nos intérieurs. Qu’elles soient sculpturales, fonctionnelles ou décoratives, mes pièces convoquent ces histoires. Les tasses arborent des bas-reliefs, le mobilier porte les empreintes de mes mains pour évoquer drapés, roches ou encore os. Fusions, architecture, archéologie, baroque, géologie ; temps et récits se juxtaposent comme les émaux se superposent. Une pratique de l’écriture accompagne les formes, leur suggère des ambiances ; fonctions et fictions ainsi s’enlacent en mes objets qui s’immiscent à leur tour dans des espaces intimes.
Maylis Loisy
Je mets à l’honneur des objets du quotidien auxquels on ne fait plus attention. Je les choisis pour les montrer autrement. En les ornementant avec opulence, je les amène en dehors des normes et j’invite le regard à s’attarder dessus.
On rencontre des calices, des étagères mais aussi des chaises ornées, des tables à bottes ou des caches prises habillés.
En mêlant des éléments appartenant à des univers disparates jouant avec la surcharge et l’entassement, je mets en valeur l’anormal. L’ambiance créée peut être inquiétante et mettre mal à l’aise. Dans mes pièces, on retrouve un mélange de punk et de kitsch avec des figurines moulées côtoyant des déchets d’ateliers. Je réutilise aussi les codes du rococo en proposant des artifices qui viennent stimuler les sens. En jouant avec la provocation et le grotesque, mes pièces se situent en marge et jonglent avec le mauvais goût.
J’interroge la beauté des choses et leur légitimité à être montrées.
Madé Mathieu
Les histoires que charrient matières et objets d’usage imprègnent ma pratique. Les pièces que je façonne convoquent récits antiques et temps géologiques. Elles peuvent être contenantes, supports ou accueillantes - parfois des socles sur lesquels composer des saynètes silencieuses. On y croise des cailloux cueillis à la rivière qui côtoient des figures de sculptures miniatures. Des tasses nées de l’empreinte de la terre dans le sable, comme des fossiles de gestes. Les surfaces sont porteuses du passage du temps. Je cherche par mes gestes à rejouer l’érosion, à évoquer l’usure, à faire sourdre l’histoire d’objets ensevelis. Par des jeux d’assemblage et de composition, je mêle des époques au sein d’objets-narrations. Ces objets susurrent l’impermanence, forment de nouveaux vestiges que je transforme en sculptures domestiques.
Alphonse Papillons
La curiosité m’amène à jouer et à emmener le regard dans une situation inconfortable, où il se questionne face à une proposition déstabilisante. Par l’usage et le détournement des codes, références et conventions, je provoque l’alerte, la réflexion, l’imagination. La curiosité se doit d’être récompensée.
Quel est cet animal avec une tête aussi étrange ? Ou est-ce son pied ? Par l’accaparement des objets désuets apparaît une forme de renaissance kitsch, qui amène à les voir d’un œil nouveau. La faïence est morte, vive la Faïence !
J’élabore des protocoles et recherche des inventaires pour assembler, composer et donner une allure de personnages baroques à mes pièces. Et toutes réunies, elles forment un ensemble déconcertant, un imbroglio ésotérique, joyeux bordel en terre vernissée, qui amènent à se libérer de la logique et du bon sens.
Laura Pardini
Ma pratique commence dans le dessin et s’étend dans la terre. Elle pioche dans la poterie traditionnelle des silhouettes qui s’augmentent d’apparats à la lisière de mon imaginaire et de décors empruntés à la faïence ou aux ornements architecturaux. Le vocabulaire des pièces s’exprime par des reliefs communs comme des pastillages, et une palette d’émaux reprenant les nuances d’un torrent de montagne bordé de roches. Les formes aux reflets lacustres, s’emboitent, se superposent et se régalent de mets délicieux. On aperçoit un vire-omelette qui se veut fleur, des chandeliers acrobates, ou des fontaines joueuses.
De là, né un utilitaire varié pour former une table, pour partager un banquet joyeux et festif. Ces récipients à convivialité appellent alors des compositions culinaires gourmandes qui dansent avec les motifs de la terre et font crépiter papilles et rétines.
Perrine Pierre-Louis
Le mouvement, qu’il soit sonore, sculpté ou dansé est au cœur de mon travail. La danse-contact explore la fluidité entre les corps, où chaque geste en engendre un autre. Les formes que je façonne capturent cet élan, figeant l’instant du contact ou de son approche. Ce moment suspendu permet à la forme d’accueillir la contreforme avec douceur. Inspirée par les jouets en plastique de mon enfance et les bonbons, je crée des textures gourmandes, évoquant une ambiance joyeuse et immersive. Mon travail questionne l’inclusivité en offrant un espace d’accueil, où l’activation d’objets sonores engage les corps. Cet environnement favorise le dialogue et l’interaction ludique, pour un bien-être collectif.
Laure Raffy
Suggérer le passage du temps. Imaginer des espaces d’intimité, donner une forme au repos, penser des endroits où se retirer. Entendre les voix muettes, là où le bruit grince et agresse. Ouvrir et fermer les boites, calfeutrer l’endroit pour que la lumière se faufile ensuite. Observer les matières nager dans le vent.
Composer toujours. Donner une forme aux morceaux de nous semés dans l’espace, les images des lieux parcourus et habités. Distinguer des résonances, des traces endormies. La brume gaspésienne, l’ocre berbère, l’hospitalité arménienne, toujours quelque part. Texturer les pièces pour qu’elles révèlent une mémoire. Laisser la terre apparaître, foncée, irrégulière au fil des passages. Présenter des rebus d’atelier, des échantillons oubliés sur l’étagère, une idée, des commencements. S’amuser des variations pour que chacun des objets témoigne d’une singularité qui nous fait écho.
Em Yoshida
Au cœur de ma pratique se trouve le désir d’incarner des présences, des figures oniriques nouant les liens entre monde du vivant et ceux de l’impalpable. Les pièces sculpturales comme les objets usuels évoquent des rituels, font appel à des images qui sont autant d’éloges de la lenteur et du regard contemplatif.
Avec l’argile, des minéraux et des matières collectées, je crée un univers doux et sensible. Il fait écho au lien entre l’humain, le vivant et le minéral par ses formes, ses matières et ses ornements.
Respirer, regarder, se souvenir, sentir, écouter, goûter, et ressentir.Je propose un moment de pause pour se recentrer et observer de l’inouï dans les choses ordinaires.